1 Corinthiens 13 : 1/8
« Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par excellence. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.
Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.
Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.
La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne périt jamais »
Le Christianisme biblique n’est pas une philosophie, ni une doctrine, ni une religion, ni une œuvre sociale, ni un ensemble de thérapies du bien-être ou de méthodes de management.
L’authentique christianisme est une vie surnaturelle reçue de Dieu puis vécue avec foi.
Pour saisir toute la richesse de cette vie surnaturelle, il nous faut remonter à l’origine des temps. En effet quand Dieu créa l’homme à son image, il lui assigna une mission exceptionnelle : Engendrer une humanité selon sa volonté.
Pour ce faire « Adam » devait par obéissance à la Parole de Dieu recevoir en plus de sa vie « biologique », la vie incréée surnaturelle et spirituelle appartenant à son créateur. Cette vie éternelle est appelée dans le Nouveau Testament grec « zoé »
Ayant échoué dans sa mission en donnant à Satan (l’archange déchu) la main d’association, le premier homme engendra une humanité souillée par le péché, esclave des passions charnelles et prisonnière de l’esprit du mal. Ephésiens 2 : 1/3
La vie « biologique » que nous partageons tous avec l’ensemble des êtres créés est une vie bien fragile, sujette à la maladie physique, à l’affaiblissement psychique et à la mort.
Ainsi notre humanité telle que nous la connaissons aujourd’hui est incapable de communiquer aux hommes une autre forme de vie que celle qu’elle a reçue d’Adam par voie génétique.
– C’est la raison qui motiva Dieu d’envoyer sur terre son propre Fils. Jésus est appelé dans l’écriture « le dernier Adam » Il possède à la fois la vie biologique (le bios) et la vie surnaturelle (la zoé) Le premier Adam devint une âme vivante, mais lui (Jésus) a toujours été « un esprit vivifiant. » Genèse 2 : 7 1 Corinthiens 15 : 45/49
« Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle (la zoé), et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.
Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » 1 Jean 5 : 11/13
Jésus « le dernier Adam » a donc réussi là où le premier « Adam » a échoué, créant en lui-même cette nouvelle humanité voulue de Dieu et conforme à son plan originel. C’est pourquoi le christianisme biblique est une vie surnaturelle capable de transformer l’âme dans laquelle elle vient s’incarner pour être vue ensuite par tous les hommes.
Le Seigneur a sous-entendu la réalité de ces deux faits divins lorsqu’il a parlé de l’Esprit-Saint comme désaltérant l’âme du chrétien, tout en faisant de lui un rocher capable de désaltérer les autres. Jean 7 : 37/39
Ainsi le peuple chrétien a reçu la mission de présenter au monde cette nouvelle humanité créée en Jésus appelée un jour à régner avec lui dans le ciel. Romains 8 : 17
C’est pourquoi le peuple chrétien est « Le sel de la terre et la Lumière du monde ». Quand Jésus a établi le lien qui existe entre « Le Cep et les Sarments », il faisait aussi référence à la mission de l’Eglise dans le monde. Car le rôle du sarment portant le raisin n’est-il pas de montrer à tous les êtres la bonne qualité du cep ? (La sève du cep étant identique à la vie « zoé ») Et bien c’est exactement ce que l’Eglise est appelée à démontrer aux yeux de tous les peuples de la terre.
Elle porte en elle le germe de cette nouvelle humanité qui un jour gouvernera le monde. Jean 15 : 1/8
« Faites toutes choses sans murmure, ni hésitation, afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie (la zoé de Jésus) »
« Vous ne devez plus marcher comme les païens qui marchent selon la vanité de leurs pensées. Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu (la zoé) » Ephésiens 4 : 17/18 Philippiens 2 : 14/16
Le drame de l’Eglise
Or, c’est justement dans ce domaine (briller comme des flambeaux dans le monde) que l’église corinthienne véhicule un message très fort à l’Eglise contemporaine. En effet, voilà une communauté qui avait été particulièrement désaltérée par la vie de l’Esprit. En son sein, il y avait de puissants dons spirituels comme celui des langues, de connaissance, de foi, de guérisons…
Les cinq Ministères du corps de Christ (apôtre, prophète, évangéliste, pasteur, docteur) s’exerçaient librement en vue de l’édification de tous les croyants. Et malgré cette abondance de grâces divines, l’amour, vraie expression de la vie du Christ faisait cruellement défaut. La vie nouvelle était bien là, mais elle avait pris une tout autre direction : Le paraître avait pris le dessus sur l’être.
– Au lieu de devenir le sel et la lumière des hommes, la plupart des membres de l’église corinthienne avaient abandonné ce qui fait la force du christianisme biblique c’est-à-dire « l’amour ».
– Ils désiraient les dons les plus extravagants.
– Les personnes les plus éminentes possédant la puissance oratoire.
– Et ils recherchaient avec avidité les expériences les plus mystiques (extra-sensorielles) pour ressembler à tous les adeptes des temples païens présents dans leur ville.
Les chrétiens corinthiens étaient pourtant reconnus par l’apôtre Paul comme ayant été baptisés du St-Esprit. Ils étaient justes et saints de position grâce à l’œuvre de la Croix, mais ne vivant pas dans la dimension surnaturelle de l’amour, ils étaient devenus comme des cymbales retentissantes qui ne font que du bruit. 1 Corinthiens 13 : 1
Quand une église est ainsi vide de « L’amour, l’agapé », la vie de la chair reprend nécessairement le dessus avec son cortège d’orgueil, de querelles, de rivalités, de schismes, de divisions et de sectes. 1 Corinthiens 1 : 10/16 Galates 5 : 19/22
Définition de l’amour
L’amour divin n’est pas comparable à l’amour humain sous sa forme amitié (philos en grec) ni dans son expression romantique et sexuelle (érôs) ou encore dans sa manifestation généreuse envers les personnes démunies, la charité. L’amour de Dieu étant identique à sa vie, l’homme ne le possède pas en lui-même. Il doit le recevoir dans son cœur comme un don divin pour pouvoir ensuite le communiquer aux autres. « L’amour de Dieu est répandu (littéralement : versé) dans nos cœurs par le St-Esprit qui nous a été donné, dira Paul. » Romains 5 : 5
En grec le mot amour se dit « agapé » et il renferme les idées : de préférence (de choix), d’admiration, de désintéressement et de souci du bien d’autrui. L’amour « agapé » est donc beaucoup plus qu’une émotion sentimentale procurant un bien-être psychique.
Quand Dieu déverse son amour « agapé » dans notre propre cœur, il le déverse au centre de notre vie personnelle (dans notre personnalité ou notre Moi intime) inspirant nos pensées (nous avons ainsi conscience d’être aimés de Dieu) ; fusionnant avec nos émotions (nous pouvons en retour aimer Dieu) et donnant une orientation à notre volonté pour aimer notre prochain comme nous-mêmes.
L’inutilité des dons sans l’amour
Quelles que soient les capacités spirituelles que nous pouvons avoir, si la force qui nous motive n’est pas le souci du bien d’autrui (l’amour désintéressé) ce que nous ferons avec nos dons ne nous servira à rien. 1 Corinthiens 13 : 1/2
– Parler toutes les langues humaines voire les langues angéliques n’a aucune valeur si nous utilisons cette capacité spirituelle en vue de notre satisfaction personnelle.
– Connaître tous les mystères du plan de Dieu est inutile si la force de motivation est l’exaltation de soi et non l’édification des hommes (croyants ou non-croyants)
– Etre capable de déplacer par la foi toutes les montagnes (toutes les difficultés de la vie) ne sert à rien si la force qui nous pousse à l’action est uniquement la recherche de soi et non la Gloire de Jésus.
a) Souvenons-nous des personnes qui se présenteront un jour devant le Seigneur revendiquant leurs miracles, leurs prophéties et leur pouvoir sur les démons. Jésus sondera instantanément leur cœur et verra s’ils étaient inspirés par l’amour de soi ou le souci désintéressé des autres. En ce jour-là la confusion sera grande pour plusieurs, nous dit la parole de Dieu. Matthieu 7 : 22
b) Souvenons-nous aussi de la manière dont Jésus a repris les disciples lorsqu’ils lui demandèrent la permission de faire descendre le feu du ciel pour consumer les Samaritains incrédules. Il y avait bien de la foi dans leur demande, mais où était l’amour ? (Le souci désintéressé du bien-être de l’autre) Luc 9 : 54
– Dans le verset 3 Paul va encore plus loin dans son exposé montrant aux Corinthiens orgueilleux qu’il est même possible de faire certains actes de grande valeur, comme offrir toute sa fortune aux pauvres ou faire le sacrifice de sa vie pour une cause particulière, tout en étant motivé par un tout autre sentiment que l’amour désintéressé.
L’histoire des hommes n’est-elle pas remplie de ses actes de bravoure et de générosité qui en apparence semblaient se confondre avec le pur amour, mais qui en réalité étaient motivés par l’exaltation et la recherche de soi ?
Les deux puissances psychiques de l’homme
Pour pouvoir vivre l’amour « agapé » à l’égard de Dieu et envers le prochain, il nous faut comprendre comment notre âme fonctionne. Dieu a placé en l’homme deux forces motrices. L’une pour agir et l’autre pour nous motiver à agir. Ces deux forces intimement liées sont dans le langage biblique « la foi et l’amour »
Voici ce que Norman Crubb a écrit à ce sujet :
« C’est le cœur et non la raison qui tient le gouvernail de l’humanité. Le désir (l’amour pur ou perverti) maîtrise, invente, crée tout ce qui vient à se produire. La foi est action, mais c’est l’amour (le désir) qui donne l’impulsion»
Si donc la foi s’empare de la volonté pour aller jusqu’au bout de ses choix. L’amour en sera la force de motivation. Voilà pourquoi Paul a pu dire « La foi est agissante par l’amour » Galates 5 : 6
Un test simple
Si donc l’amour « agapé » est l’énergie qui donne une orientation à ma volonté, je peux savoir par un test simple si ma foi est agissante par l’amour. Il suffit pour cela que je réponde en toute honnêteté à la question suivante :
Ma personnalité pensante, émotive et volitive est- elle soucieuse du bien-être de mon prochain ?
Puisque le prochain est avant tout celui qui nous est proche c’est-à-dire « Unparent, mon conjoint, mes enfants, mes amis, mes frères et sœurs, les chrétiens, mes compatriotes, les autorités de ma ville (le maire et les membres du conseil municipal) et aussi mes ennemis…» Si donc nos pensées, nos sentiments et nos comportements sont orientés en vue du bien de toutes les personnes ci-dessus, alors je peux en déduire que l’amour « agapé » est la force qui inspire mes pensées, mes paroles, mes sentiments et mes actes. Car on n’insulte pas, on ne tue pas, on ne ment pas, on ne trompe pas, on ne calomnie pas, on ne vole pas, on ne juge pas, on ne dissimule pas et on ne fait rien de malhonnête à l’encontre de ceux que l’on aime.
L’amour, dira Paul, est l’accomplissement des deux tables de la loi. Luc 10 : 25/28 Romains 13 : 8/10
Les actes du véritable amour divin
Dans les versets 4/7 Paul va donc enseigner à l’ensemble des chrétiens corinthiens ce qu’est le véritable amour « agapé ». Il n’utilisera pour ce faire que des expressions verbales afin de montrer à tous ce que fait ou ne fait pas celui qui est inspiré par l’amour désintéressé (l’amour du bien d’autrui).
I) Celui qui aime (qui a souci du bien de l’autre) est patient
Il ne s’agit pas ici de la persévérance par rapport aux fardeaux de la vie car le terme « macrothuméô » désigne la longanimité du cœur envers ceux qui nous agressent, nous insultent, nous blessent nous font du tort ou de la peine en paroles et en actes…
C’est un leurre de penser que la vie chrétienne doit être exempte de conflits. Il arrive parfois que des chrétiens agissent mal à l’égard de leurs semblables. Certains jugent les autres et prononcent à leur encontre des paroles dures. D’autres calomnient ou médisent. D’autres choquent les chrétiens à la conscience faible par leurs comportements. D’autres encore sont malhonnêtes dans les affaires, trichent ou volent l’Etat. Et d’autres encore quittent leur église locale prétextant un manque d’amour à leur égard, oubliant qu’ils auraient dû commencer par mettre eux-mêmes en pratique la règle d’or avant d’abandonner la communion fraternelle « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux ? » Luc 6 : 31/34
La longanimité de l’amour se manifestera par le souci du bien de l’autre :
– En refusant de donner libre cours à sa susceptibilité ou à son impulsivité naturelle par des prises de décisions rapides, tranchées et radicales envers ceux et celles qui nous blessent et nous font du tort.
– En ne rendant pas le mal par le mal, mais plutôt en supportant patiemment les abus et les mauvais traitements que l’on peut subir sans esprit de vengeance comme Jésus nous en donne un merveilleux exemple, lui qui ne faisait aucune menace, ne maudissait personne, ne rendait jamais l’insulte mais s’en remettait à la justice divine.
– En bannissant aussi tout ressentiment, toute agressivité ou violence verbale, mais accordant un long temps d’attente avant de prendre certaines décisions à l’encontre de son prochain.
L’exemple de notre Dieu qui usa d’une grande patience face à l’obstination et à la rébellion des enfants d’Israël devrait être pour nous une puissante source d’inspiration.
II) Celui qui aime (qui a souci du bien de l’autre) est plein de bonté. Le terme grec « chresteuomail » décrit deux actes particuliers :
– Celui de rendre service aux autres.
– Celui de se placer volontairement à la disposition des autres pour être employé par eux.
Quand on est motivé par l’amour « agapé » nous ne cherchons pas seulement le bien de l’autre mais nous faisons tout pour son bien à l’exemple du Jésus qui pouvait dire « Je suis venu non pour être servi (ou pour me servir des autres) mais pour servir »
N’a-t-il pas démontré ce service de l’amour en lavant les pieds de ses disciples, lui le Maître et le Seigneur ? Jean 13 : 1/17
– Si les couples chrétiens pouvaient vivre dans cette dimension de l’amour (avoir le souci du bien-être de son conjoint), leur vie commune serait plus agréable et leur foyer serait mille fois plus béni. Combien de problèmes et de tensions seraient évités si les deux conjoints recherchaient mutuellement le bien de l’autre, triomphant ainsi de l’égoïsme et de la paresse qui caractérisent la nature charnelle.
– Si les enfants chrétiens se laissaient inspirer eux aussi par l’amour « agapé », ils n’auraient aucune difficulté à se soumettre à leurs parents. Ayant le souci de leur bien-être, ils leur rendraient des services pour le bien de la vie commune. Paul ajoute que le bonheur et l’assurance de vivre longtemps sur la terre sont des promesses attachées à l’obéissance et à la soumission des enfants envers leurs parents. Ephésiens 6 : 1/4
– Et si l’ensemble des chrétiens d’une communauté avait le souci désintéressé du bien de leur frère ou de leur sœur en Christ, le sacerdoce royal tant souhaité par le Seigneur deviendrait une réalité visible par tous.
« Le serviteur de la parabole qui n’avait reçu qu’un talent a clairement manifesté un manque d’amour non seulement envers Dieu, mais également envers les autres. Car au lieu de mettre son don au service de l’église pour le faire fructifier, il l’enfouit dans la terre. Son manque d’empressement à servir autrui fit de lui un serviteur inutile pour le royaume de Dieu car il priva les autres du talent unique qu’il avait reçu de Dieu » Matthieu 25 : 14/30
>III) Celui qui aime (qui a souci du bien de l’autre) n’envie point
>Le verbe « zéloô » en grec n’est pas pris ici dans le sens d’une sainte émulation qui pousse le chrétien à rechercher l’excellence dans sa vie spirituelle. Jean 2 : 17 2 Corinthiens 9 : 1/2
Paul fait référence ici à cette jalousie malsaine appelée par Jésus « le mauvais œil » et par Jacques « le zèle amer » (Matthieu 6 : 23 20 :15 Jacques 3 : 14/16). En général, cette jalousie envieuse se traduit par deux attitudes détestables :
a) Je veux à tout prix ce que l’autre possède
>– C’est ainsi que le diable infiltra la jalousie dans le cœur du premier couple humain lorsqu’il lui suggéra cette terrible parole « Dieu vous refuse l’accès à l’arbre de la connaissance du bien et du mal parce qu’il ne veut pas que vous soyez comme lui » Genèse 3 : 1/6
Si Adam et Eve avaient eu le souci du devoir au lieu de la jouissance d’un bien que Dieu ne pouvait leur accorder que dans une dimension supérieure, ils n’auraient pas eu le mauvais œil (la jalousie envieuse) et douté de la bienveillance du Seigneur à leur égard.
– Combien d’hommes (et parfois de femmes) ont par jalousie envieuse violé le dixième commandement de la loi, soit dans le domaine sexuel en commettant l’adultère avec la femme de leur prochain, soit dans le domaine matériel en pillant les biens de leur prochain ? Deutéronome 5 : 21
– La jalousie envieuse peut même pousser un chrétien au meurtre moral comme nous l’enseigne l’apôtre Jacques, ou au meurtre physique comme voulurent le faire les frères de Joseph. Genèse 37 : 19/28 Jacques 4 : 1/3
b) Je ne veux pas que l’autre soit béni ou continue de l’être
– C’est ainsi que Caïn tua son frère Abel car il était jaloux de la bénédiction que Dieu lui avait accordée.
– Souvenons-nous aussi de cette femme qui ayant perdu son enfant par accident, souhaitait par jalousie la mort du second bébé car elle ne supportait pas de voir la vraie mère heureuse. Le roi Salomon comprit la stratégie envieuse qui motivait cette femme et rendit l’enfant à sa vraie mère. 1 Rois 3 : 16/27
>– Jonathan le fils du roi Saül n’a jamais été jaloux de l’onction royale que Dieu avait accordée à David. Il est dit que Jonathan aimait David et avait le souci de son bien-être.
Ce ne fut pas le cas de son père le roi Saül car il est dit de lui qu’il porta envie à David (littéralement : il avait l’œil mauvais à son égard), à cause de l’onction spirituelle qui reposait sur lui. Saül ne voulait pas que David continue d’être béni et il voulut mettre un terme à cette bénédiction en voulant le tuer à deux reprises. Mais la jalousie envieuse de Saül fit venir sur lui un esprit mauvais qui tourmenta son âme jusqu’à sa mort. 1 Samuel 18 : 6/10 20 :17
– C’est par jalousie envieuse que le Souverain sacrificateur fit jeter les apôtres en prison car il ne pouvait supporter la progression de l’évangélisation parmi le peuple juif. Actes 5 : 12/18
– Paul avait tellement le souci de la gloire de Dieu qu’il n’était pas jaloux que certains prédicateurs pussent prêcher l’évangile avec de mauvais sentiments. Philippiens 1 : 15/17
– Eliezer de Damas, serviteur d’Abraham, est aussi un bon exemple de celui qui sait aimer de l’amour « agapé », dit John MacArthur. Voici un homme qui était potentiellement l’héritier du grand patriarche Abraham. Mais lorsque le fils tant attendu par son maître vint au monde, tous ses espoirs d’héritage furent anéantis.
Comment cet homme a-t-il réagi ?
Eliezer interdit à la jalousie envieuse d’entrer dans son cœur. Il manifesta plutôt un amour tout particulier envers Isaac et Abraham en allant quelques années plus tard chercher une femme pour le futur héritier de la maison. Genèse 15 : 2 24 : 1/67
Etre animé du souci désintéressé du bien de notre prochain nous poussera à être heureux de son bonheur, de sa prospérité, de sa réussite sociale ou spirituelle voire de sa bonne santé.
IV) Celui qui aime (qui a souci du bien de l’autre) ne se vante point
Le terme « perpereuomail en grec » ne se trouve nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament. Il signifie « Aller au-delà de la mesure » d’où se vanter de ce que l’on possède et parler avec arrogance de ce que l’on a fait ou se propose de faire. Lewis a appelé la vantardise le « pire des maux » car dit-il la vantardise nous place en premier. « Tous les autres, y compris Dieu, doivent par conséquent avoir moins d’importance que nous »
– Les désordres dans l’église de Corinthe provenaient de ce que tous voulaient faire étalage de leurs dons, de leur savoir et de leurs capacités sans se soucier du mal que cela pouvait faire aux chrétiens les moins dotés sur le plan humain ou spirituel.
Pour inciter les Corinthiens à vivre dans cet amour « agapé », Paul les invitera à fonctionner en église comme fonctionne le corps humain.
Puisqu’il n’y a dans nos corps, aucun membre inutile, mais que tous les membres ont été placés par Dieu en vue d’une fonction bien déterminée, agissons de même dans l’église sans rejeter quiconque. Mais pour Paul la comparaison doit aller encore plus loin, car il existe certaines parties du corps non visibles aux hommes auxquelles nous accordons des soins particuliers étant considérées comme des organes vitaux pour le bon fonctionnement de l’ensemble des autres membres. Et bien l’amour « agapé » (le souci du bien de l’autre) doit nous pousser à prendre soin de ses membres cachés, apparemment de faible importance mais pourtant indispensables à la bonne santé de la communauté. 1 Corinthiens 12 : 12/26
Celui qui se soucie du bien de son prochain
– Ne fera pas étalage devant lui de sa propre réussite professionnelle, ni de ses propres expériences de foi ou encore de ses puissances capacités spirituelles, évitant ainsi de mettre son prochain mal à l’aise, de le culpabiliser ou même de l’humilier à l’exemple de Jésus qui, existant en forme de Dieu, n’a pas cherché à faire étalage de ses facultés et de ses dons divins pour humilier ses semblables. Philippiens 2 : 6/8
– La générosité de l’amour élèvera au contraire les chrétiens les moins qualifiés en leur accordant plus d’honneurs au sein de l’église locale.
V) Celui qui aime (qui a souci du bien de l’autre) ne s’enfle pas d’orgueil
Le terme grec (phusioo) signifie littéralement : se gonfler.
(L’orgueil n’est pas un vice comme les autres dit C. S. Lewis. Il est l’état d’esprit anti-Dieu car c’est lui qui transforma le diable en ce qu’il est « l’adversaire de Dieu »
L’orgueil est par essence concurrentiel « Deux moineaux sur un même épi ne sont pas longtemps amis » L’orgueil ne naît pas du plaisir de posséder mais plutôt d’avoir plus que le voisin. Si les gens sont fiers d’êtres riches, intelligents ou beaux, c’est toujours par rapport aux autres. Une fois que l’élément de compétition a disparu, l’orgueil s’enfuit aussitôt)
L’orgueil des Corinthiens se voyait dans de nombreux domaines : Ils se gonflaient de leur connaissance, de leurs dons spirituels, de leurs grands prédicateurs, de leur mondanité, de leur idolâtrie religieuse et même de leurs péchés comme ils le firent en acceptant en leur sein un croyant incestueux …
Leur esprit ostentatoire s’étalait au travers du slogan « tout nous est permis » oubliant que leur liberté évangélique doit s’arrêter où commence celle des autres.
L’orgueil, dit la Bible, produit l’ignominie (Proverbes 11 : 12) engendre les querelles (Proverbes 13 : 10) et amène la chute morale (Proverbes 16 : 18). En fait, l’orgueilleux respire dès ici-bas l’air pollué de l’enfer.
Etre animé du souci du bien d’autrui, « de l’amour agapé », ce n’est donc pas nier ses dons, ni ses propres capacité ; c’est refuser d’entrer en compétition avec son prochain dans tous les domaines à l’exemple de Jean-Baptiste qui, lorsqu’il fut mis en présence du Messie d’Israël et entendit les miracles qu’il faisait, ne « se gonfla » pas d’orgueil et n’entra pas en compétition avec Jésus. Il déclara humblement, devant son Sauveur, être indigne de délier la courroie de ses souliers, reconnaissant que le temps était venu pour lui de diminuer pour laisser le Ministère du Christ s’accroître. Jean 3 : 30
VI) Celui qui aime (qui a souci du bien de l’autre) ne fait rien de malhonnête
Le terme « aschemosuneô » est un mot qui a trait à des comportements vulgaires envers les autres comme le manque de convenance, l’oubli de la décence, des égards et de la politesse.
Avoir le souci du bien de notre prochain doit se voir dans une multitude de petites choses.
– En faisant tous nos efforts pour être ponctuels à tous nos rendez-vous.
– En étant respectueux du lieu saint dans lequel nous nous retrouvons pour nos rencontres d’église.
– En ayant du tact envers tous les membres de la communauté pour les saluer « d’un saint baiser » après les rencontres fraternelles
– En ayant les égards de la politesse envers tous les membres, particulièrement envers les personnes âgées, les faibles et les malades. Quelqu’un a dit à juste raison « Prenez garde à la familiarité car elle engendre souvent le mépris »
– En étant à l’écoute des prières que nos frères et sœurs adressent à Dieu. En effet, certains chrétiens de Corinthe usaient avec excès du parler en langues et troublaient à la fois ceux qui priaient et empêchaient également les autres de dire « amen » à leurs prières.
Celui qui est animé de l’amour « agapé » bannira la vulgarité que l’on trouve dans le monde païen, se souvenant que Dieu lui-même est un Dieu courtois, attentionné, plein de tact, de délicatesse et de respect.
VII) Celui qui aime (qui a souci du bien de l’autre) ne cherche pas son propre intérêt
Rechercher son propre intérêt c’est toujours tirer la couverture à soi. C’est faire les choses avec l’arrière-pensée de savoir ce que cela va nous rapporter. C’est parce qu’ils recherchèrent leurs propres intérêts qu’Adam et Eve ont rejeté la volonté de Dieu. Quelqu’un a dit « Faites disparaître l’égoïsme et vous aurez replanté le jardin d’Eden »
– Le manque d’amour des Corinthiens se voyait lorsqu’ils organisaient des repas fraternels. Au lieu de partager avec ceux qui n’avaient rien, chacun prenait son propre repas en égoïste laissant les pauvres et les plus démunis de côté.
– Lorsqu’ils avaient un conflit avec un autre chrétien, ils allaient défendre leurs intérêts personnels dans des tribunaux païens, n’hésitant pas à salir l’église et le beau nom de Jésus.
– D’autres ne recherchaient les dons spirituels que par satisfaction personnelle et non pour l’édification du plus grand nombre. Le parler en langues qui est un don de l’Esprit n’a aucune utilité dans l’église s’il n’est pas interprété dans un langage clair pour édifier les autres.
– D’autres encore, par intérêt personnel, étaient devenus avares et cupides privant l’église de leur semence financière. Non seulement les églises locales ne pouvaient plus rémunérer les serviteurs de Dieu, mais elles étaient limitées pour organiser des actions d’entraide. 2 Corinthiens 9 : 6/15
Il n’en était pas ainsi au tout début de l’effusion du Saint-Esprit car l’amour « agapé » agissait avec une telle force qu’il n’y avait dans l’église de Jérusalem aucun indigent. Actes 4 : 32/35
VIII) Celui qui aime (qui a souci du bien de l’autre) ne s’irrite point
Le terme « paroxunô » désigne une convulsion émotionnelle se traduisant par de « l’irritation ou de l’aigreur » envers le prochain qui dit ou fait quelque chose qui nous déplait. Rappelons-nous que le prochain peut être un chrétien, notre conjoint, nos enfants, nos amis… L’irritation dont parle Paul n’a rien à voir avec une juste indignation devant un mal qui a lieu sous nos yeux. La colère de Jésus chassant les vendeurs du temple était parfaitement juste car la maison de Dieu était devenu un endroit lucratif au lieu d’une maison de prières.
Réagir avec colère devant un mal moral n’est pas un péché. Ce qui est coupable aux yeux de Dieu c’est quand la colère se change en irritation ou en explosion de propos méchants pouvant aller jusqu’à la violence physique.
« Pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » Ephésiens 6 : 4
Quelqu’un a dit que les aigreurs (ou les irritations) sont comme des petites bombes collatérales qui font beaucoup de dégâts autour de nous.
>IX) Celui qui aime (qui a le souci du bien de l’autre) n’impute point le mal
Cette expression dans le texte original signifie littéralement : Ne pas tenir un livre de compte des torts et des offenses que l’on subit de la part des autres.
De nombreux médecins reconnaissent que certains malades présents dans des asiles psychiatriques ne seront jamais guéris tant qu’ils n’auront pas abandonné leurs rancunes et leur haine envers les personnes qui leur ont fait du mal. De tels malades tiennent des comptes de tout le mal qu’ils ont subi et leur âme est comme prisonnière de leur esprit de vengeance.
– Si nous aimons de l’amour « agapé », nous agirons plutôt comme le fit David, face à la haine du Roi Saül. A deux reprises, le Roi d’Israël voulut le tuer avec sa lance. Mais, David qui avait en lui l’Esprit de Dieu interpréta les actes du Roi comme une conséquence de la maladie que lui infligeait l’esprit mauvais. 1 Samuel 18 : 7/11
David ne tenait pas un livre de comptes des torts et des offenses que lui faisait subir le Roi Saül, mais il savait qu’en n’imputant point le mal à autrui, on se protège
soi-même d’une foule de maladies mentales, comme la dépression nerveuse, la paranoïa et la schizophrénie.
– Si nous sommes soucieux du bien de notre prochain, nous interprèterons ses propos ou ses comportements à notre égard non en mal mais en lui trouvant des excuses.
X) Celui qui aime (qui a le souci du bien de l’autre) ne se réjouit point de l’injustice
Dans notre monde où le mal fait la Une des radios, des magazines et des journaux télévisés comme étant un sujet de réjouissance, nous ne pouvons en tant que chrétiens adopter le même langage, car le prophète Esaïe a dit « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres .» Esaïe 5 : 20
Mais la question que soulève ce passage est de savoir si un chrétien peut se rendre coupable d’un tel péché aussi odieux ? Et bien oui, l’écriture nous le montre par le commérage qui est l’art de révéler au grand jour les péchés d’autrui et de s’en délecter auprès des autres. (John MacArthur)
– Si nous avons le souci du bien-être de notre prochain, nous n’exploiterons pas ses erreurs et ses péchés en laissant notre langue parler à tort et à travers car la langue est un feu, dit Jacques, c’est le monde du mal, plein d’un venin mortel, inspirée par la géhenne. Jacques 3 : 1/12
Souvenons-nous de ce que Paul disait à Timothée au sujet de certaines personnes qui aimaient la médisance et le commérage « Elles suivent Satan le père du désordre moral » 1 Timothée 5 : 12/15
– Si nous avons le souci du bien de notre prochain, au lieu de rapporter ses erreurs et ses péchés, nous prierons le Seigneur de lui pardonner et de lui redonner la vie, comme nous l’enseigne l’apôtre de l’amour. 1 Jean 5 : 16/17
XI) Celui qui aime (qui a le souci du bien de l’autre) se réjouit avec la vérité. Il s’agit ici de la vérité en opposition au mensonge.
Nous vivons dans le siècle où la vérité divine est bafouée, falsifiée, dénigrée et trafiquée. Plus que jamais les faux docteurs sont à l’œuvre avec leurs cortèges de fausses doctrines faisant des ravages dans les églises chrétiennes.
– Celui qui aime Dieu et qui a le souci du bien d’autrui ne peut tolérer les fausses doctrines, ni dans sa vie ni dans celle de ceux qui se disent chrétiens, ni dans l’église. Il dénoncera avec vérité les œuvres du Diable, même si cela est contraire à l’opinion du plus grand nombre, comme Paul le fit chez les Corinthiens, en dénonçant certains prédicateurs qui s’étaient emparés de la chaire de l’église comme des Ministres de Satan. 2 Corinthiens 11 : 1/4 – 13/15
Aux Galates, Paul leur montrera que ceux qui les avaient fascinés (ou ensorcelés) les détournant de l’authentique message, étaient des sorciers de la Parole. Galates 3 : 1
– Si nous aimons notre prochain de l’amour « agapé », nous ne pouvons fermer les yeux sur les mensonges de Satan, comme on le voit aujourd’hui dans le mouvement œcuménique ou sous le couvert de la tolérance, on passe l’éponge sur ce que les autres croient, pourvu que l’on se respecte.
Mais le compromis oecuménique est extrêmement dangereux, car il pervertit la Parole de Dieu. Avons-nous le droit de donner la main d’association à des personnes qui adhèrent à un autre évangile ?
Jude le frère du Seigneur Jésus ordonna au peuple de Dieu de combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes et pour toujours. (Jude 3/4).La foi à laquelle il fait référence concerne les doctrines bibliques contenues dans le canon des écritures (les 66 livres de la Bible). Il nous montre par là que les écrits bibliques n’étaient pas valables seulement pour l’Eglise primitive mais pour toutes les époques.
Car la Bible est la Parole de Dieu immuable et éternelle ; Parole à laquelle on ne doit rien changer, pas même un iota, rien ajouter, ni retrancher.
Si nous avons le souci du bien de notre prochain (si nous l’aimons de l’amour « agapé »), nous défendrons devant lui l’intégrité des écritures, dénonçant les mensonges diaboliques des sectes et des religions. Nous demanderons en même temps au Saint-Esprit de produire en lui la conviction de péché, de justice et de jugement, afin de voir triompher en lui la vérité divine et détruire ainsi tous les mensonges et les convictions erronées de l’ennemi.
XII) Celui qui aime (qui a le souci du bien de l’autre) excuse tout, croit tout, espère tout et supporte tout
Paul termine son exposé sur « l’agapé de Dieu » par quatre termes qui pourraient nous faire croire que l’amour, dont il a dépeint le merveilleux tableau est en fait un amour laxiste qui ferme les yeux sur le mal et garde le silence. Mais il n’en est rien, comme nous allons le comprendre par les explications ci-dessous.
a) Celui qui se soucie du bien de son prochain excuse tout
Le verbe excuser « stégô en grec » désigne en fait une couverture que l’on place sur quelque chose pour protéger, comme un toit pour protéger une maison, ou un vêtement que l’on place sur une personne pour la protéger du froid. Au figuré, ce verbe signifie : Excuser, cacher, mettre sous silence les fautes ou les erreurs de quelqu’un. Psaume 85 : 3 Romains 4 : 7 Jacques 5 : 20
« L’amour couvre toutes les fautes, dit le livre des Proverbes », « L’amour couvre une multitude de péchés, dira l’apôtre Pierre » Proverbes 10 :12 1 Pierre 4 : 8
Si nous avons le souci du bien de notre prochain, nous n’exploiterons pas ses erreurs ou ses péchés et nous n’en ferons pas étalage pour le salir. Nous chercherons plutôt à couvrir ses agissements, en jetant sur lui le manteau de l’amour et en croyant encore possible un changement de coeur.
b) Celui qui se soucie du bien de son prochain croit tout
Le manteau de l’amour peut effectivement être jeté sur l’ensemble des erreurs de notre prochain. Mais ce deuxième aspect (croire tout) est plus difficile à comprendre.
– Lorsque notre prochain est un incroyant, nous devons avoir confiance que l’Esprit de Dieu qui œuvre dans le monde, agira sur sa conscience pour créer en lui cette évidence morale qui le poussera à se tourner vers le Christ Jésus en abandonnant ses erreurs et ses péchés.
– Mais si notre prochain est un chrétien né de nouveau, nous devons avoir foi non en l’homme, mais dans l’Esprit de Dieu qui habite son cœur et qui peut à tout moment le ramener à son bon sens.
Si les amis de Job avaient été inspirés par l’amour, ils n’auraient jamais écrasé leur ami en l’accusant de tous les maux « Je sais bien quelles sont vos pensées, quels jugements iniques vous portez sur moi » Job 21 : 27
c) Celui qui se soucie du bien de son prochain espère tout
Mais l’amour n’est pas aveugle et ne nie pas la réalité des faits qui se déroulent sous ses yeux. Mais là où la foi perd pied devant l’évidence, l’espérance prend le relais, ayant en elle les yeux de l’Esprit et voyant déjà le verre à moitié plein, c’est-à-dire le triomphe de Dieu sur le mal. Si les faits montrent que le Diable semble être vainqueur chez notre prochain, peu importe, celui qui aime son prochain espère et espère encore en son changement.
– L’exemple de notre père Abraham qui a espéré contre toute espérance et cru en Dieu, voyant après de longues années le miracle divin par la naissance miraculeuse d’Isaac, doit être pour tous ceux et celles qui aiment leur prochain un puissant motif d’encouragement.
d) Celui qui se soucie du bien de son prochain supporte tout
C’est certainement ici le summum de l’amour. Car le verbe supporter (upomonè en grec) signifie littéralement : Tenir bon sous le poids d’un fardeau moral
– Après avoir couvert son prochain du manteau de l’amour et excusé ses agissements à notre égard
– Après avoir cru au pouvoir extraordinaire du Saint-Esprit, en espérant envers et contre tout
– Celui qui se soucie du bien de son prochain endurera toutes choses (les torts, les offenses et les mauvais traitements), à l’exemple de son Sauveur qui aima le monde et s’offrit en sacrifice pour son Salut.
« L’amour ne périt jamais »
Epilogue
La racine du mot « agapé » signifie littéralement : Briller. Nous sommes donc en droit de nous demander comment nous pouvons ainsi « briller » de l’amour de Dieu aux yeux des Anges et des hommes ? Philippiens 2 : 15/16
Voici une méthodologie pratique :
Dans sa lettre aux chrétiens Corinthiens, l’apôtre Paul montrera qu’il y a deux états spirituels « L’enfance et La maturité », alimentés eux-mêmes par deux nourritures différentes « Le lait et La viande »
Le lait représente l’ABC de la vie chrétienne ou les paroles du commencement, c’est-à-dire les premières démarches à suivre pour se convertir (écoute, repentance, foi, baptême d’eau, membre d’une église locale…) ainsi que les bienfaits qui en résultent (le pardon des péchés, la justification, la sanctification et le don du St-Esprit…)
Alors que la viande concerne ce que Paul appelle « la sagesse de l’évangile » ou comme le dit F. Godet « La contemplation du plan divin dans son ensemble », conduisant à la maturité spirituelle ou au revêtement de l’homme nouveau, créé selon Dieu, étant capable de juger les choses et les personnes avec objectivité et non plus d’une manière subjective, selon l’homme charnel. 1 Corinthiens 3 : 2/3
La maturité spirituelle c’est en fait avoir l’expérience de la Parole de justice, dira l’auteur de la lettre aux Hébreux. Hébreux 5 : 11/14
1) Examinons nous nous-mêmes
Cette première démarche est essentielle si nous voulons progresser dans l’amour « agapé », car il y a trop de chrétiens qui s’illusionnent sur leur état spirituel.
Voici donc un critère simple pour discerner en toute honnêteté, si nous sommes dans l’enfance ou dans la maturité spirituelle.
Sommes-nous encore dans nos paroles et nos comportements impulsifs, utilisant les autres, jaloux de leurs succès, insoumis et rebelles aux serviteurs de Dieu, non unis à une église locale, gonflés d’orgueil, nous vantant de nos exploits, vulgaires dans nos paroles et dans nos comportements, sans égard envers les autres (vulgaires), cherchant que notre intérêt personnel, irritables, soupçonnant le mal, médisants, calomniateurs, ouverts à tout vent de doctrine, propageant de faux enseignements et choisissant la doctrine qui nous plait (c’est l’état hérétique) ?…
De telles attitudes révèlent un état infantile (une enfance spirituelle) qui au début de la vie chrétienne est parfaitement normal et acceptable, mais qui, après quelques mois voire quelques années, est une anomalie.
Car l’enfance spirituelle ne nous permet pas de juger avec objectivité les choses et les personnes, puisque nous n’avons pas la maturité nécessaire ou l’expérience de la Parole de justice nécessaire pour le faire.
Un enfant ne peut devenir un rocher capable de désaltérer les autres ni de les aimer de l’amour « agapé » 1 Corinthiens 2 : 14/16
– Souvenons-nous du reproche que le saint apôtre faisait aux Hébreux de son époque « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. Or, quiconque en est au lait, n’a pas l’expérience de la Parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal » Hébreux 5 : 11/14
Paul dira aux Corinthiens « Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme (mature), j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant » 1 Corinthiens 13 : 11
Comment passer de l’enfance à la maturité spirituelle ?
2) La maturité spirituelle s’acquiert par des efforts répétés, nous dit l’apôtre Pierre
« Puisque la divine puissance de Dieu nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété…Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu… l’amour (le souci désintéressé du prochain) » 2 Pierre 1 : 3/7
Avez-vous remarqué ce que dit le Saint apôtre ? Dieu nous a donné tout ce qui nous est utile pour la vie présente et la vie spirituelle. Mais nous ne devons pas attendre passivement qu’il fasse à notre place ce que nous seuls devons faire. Il y a des efforts à fournir pour entrer dans notre héritage. Le verbe « joindre à » epichorêgeô, en grec signifie littéralement : Approvisionner votre foi avec générosité.
Voilà le secret pour vivre en permanence l’amour de Dieu
Trop de chrétiens demandent à Dieu de leur communiquer plus d’amour, afin de pouvoir aimer les autres. Mais c’est une prière qui ne peut être exaucée, car Dieu a déjà déversé en eux tout l’amour dont ils ont besoin. Romains 5 : 5
En quoi consistent les efforts demandés ?
Nous devons avec assiduité « Approvisionner toutes nos facultés de l’amour divin présent dans notre cœur ». Lorsqu’un récipient est plein d’un liquide, le seul moyen de le remplir à nouveau est de déverser son contenu dans un autre récipient. Et bien notre cœur est semblable à un récipient dans lequel l’amour « agapé » a été versé.
Pour que ce fleuve d’amour continue à être alimenté, nous devons déverser jour après jour cet amour divin dans nos pensées, dans nos émotions, dans notre volonté afin que tous les membres qui sont au service de nos facultés deviennent des instruments d’amour à la Gloire de Dieu.
Ce que Pierre nous enseigne en fait c’est que Jésus doit se manifester à travers notre propre personnalité. Que nos pensées soient imprégnées des pensées du Seigneur (de la connaissance du plan de Dieu) ; que notre centre émotionnel soit rempli des sentiments qui étaient en Jésus Christ; que nos choix de vies soient en accord avec les voies du Seigneur ; que nos yeux soient les yeux de Jésus, nos oreilles les oreilles de Jésus, nos mains les mains de Jésus, notre langue la langue de Jésus et nos pieds les pieds de Jésus.
C’est ainsi que notre personnalité pensante, émotive et volitive sera soucieuse du bien-être de notre prochain
Car : on n’insulte pas, on ne tue pas, on ne ment pas, on ne trompe pas, on ne calomnie pas, on ne vole pas, on ne juge pas, on ne dissimule pas et on ne fait rien de malhonnête à l’encontre de ceux que l’on aime.
Pasteur Joël Loubiat
Bibliographie
– La Sainte Bible avec les commentaires de John MacArthur
– La Bible annotée « On-line » des Editions Clé
– Les commentaires de F. Godet sur la lettre aux Romains et sur la lettre aux Corinthiens
– L’encyclopédie des difficultés bibliques de A. Kuen (NT)
– Le dictionnaire des synonymes du Nouveau Testament de R. – C. Trench
– Les dictionnaires Grec/Français de V. Magnien-M. Lacroix et de A. Bailly
– Les fondements du christianisme de C. S. Lewis