Psaume 56 : 4 Esaïe 12 : 2
« Quand je suis dans la crainte, en toi je me confie. »
« Voici, Dieu est ma délivrance, je serai plein de confiance, et je ne craindrai rien ; Car l’Eternel, l’Eternel est ma force et le sujet de mes louanges ; C’est lui qui m’a sauvé. »
Nous ne pouvons douter que David comme Esaïe possédaient la vraie foi en Dieu. Pourtant, face aux difficultés de la vie, ces deux héros de la foi ne réagirent pas de la même façon.
– David laissa la crainte s’emparer de son âme, avant de réagir.
– Alors qu’Esaïe plaça en tout premier lieu sa confiance en Dieu, ne permettant pas à la crainte de dominer sur son âme.
a) Ce que David a confessé dans ce psaume, il l’avait déjà expérimenté le jour où en revenant de la guerre, il trouva son camp dévasté et pillé par des ennemis. Face à cette situation catastrophique, il laissa la crainte et la peur envahir son cœur, et les effets négatifs ne se firent pas attendre : « pleurs, gémissements, propos négatifs, épuisement émotionnel intense ». Samuel dira, au sujet de cet épisode tragique, que « David fut dans une grande angoisse ». Lui, le grand leader d’Israël, au lieu d’être un exemple de confiance pour les autres, fut au contraire l’artisan d’une grande panique communicative, au point que ses combattants voulurent le lapider, le tenant responsable de leur malheur.
Mais béni soit Dieu, David reprit courage en s’appuyant sur l’Eternel son Dieu (littéralement : en lui faisant confiance). Mais combien de larmes, d’angoisses, de peurs et de stress le grand roi se serait épargnés, s’il avait d’abord placé sa confiance en son Dieu ? 1 Samuel 30 : 1/6
b) Le même comportement se retrouve chez les Israélites du temps de Moïse. Au lieu de placer une totale confiance en leur Dieu qui les avait arrachés, par une main puissante au pouvoir de Pharaon, ils paniquèrent, en entendant le récit des espions qui venaient d’explorer le pays de Canaan. Ils eurent peur des géants et ce manque de confiance les priva quarante ans des bienfaits de la Terre Promise. Seuls Josué et Caleb mirent leur confiance en l’Eternel et entrèrent en Canaan. Nombres 13 : 27/33 14 : 6/9
La lettre aux Hébreux dira au sujet de cet épisode tragique : «… ils ne purent y rentrer à cause de leur incrédulité. » Hébreux 3 : 15/19
Or l’incrédulité (apistia, en grec) n’est pas une absence totale de foi, mais une méfiance (ou une défiance), c’est-à-dire la peur d’être abusé ou trompé par le Seigneur. Quand un croyant laisse ainsi la crainte endurcir son cœur par incrédulité, il attriste le Saint-Esprit, car il peut devenir rebelle, insoumis, infidèle, perfide et révolté. Il n’est donc pas étonnant que l’incrédulité (la défiance) soit un frein à la puissance miraculeuse de Jésus. «… il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité. » Matthieu 13 : 58
c) Quand les disciples, au cœur de la tempête, paniquèrent et crièrent à Jésus : «… secours-nous, nous périssons », ils manifestèrent ouvertement leur peur face aux éléments déchaînés. Dans leur panique, ils réveillèrent Jésus, et le Seigneur, après avoir calmé le vent et stoppé la tempête, leur demanda : « Où est votre foi ? » Il est incontestable que Jésus faisait référence à cet aspect particulier de la foi, appelée « la confiance ». Au travers de cet épisode tragique, le Seigneur instruisit les disciples à ne pas craindre les circonstances extérieures, aussi pénibles soient-elles, mais à s’appuyer, avec confiance, sur Sa Personne toute puissante, comme lui-même s’appuyait sur la crédibilité de son Père. Luc 8 : 22/25
d) Un peu plus tard, nous retrouvons les mêmes disciples, barricadés après la crucifixion, par peur des Juifs. Là encore, Jésus dut intervenir pour leur expliquer combien la peur (ou la crainte) est un réel ennemi de la foi. Jean 20 : 19/23
Charles Surgeon a déclaré que ceux qui montent dans le train du ciel arriveront au ciel ; mais que ceux qui suivent l’exemple de David, voyageront en troisième classe, alors que ceux qui suivent l’exemple d’Esaïe, voyageront en première classe.
Judson Cornwall raconte aussi dans son livre « La foi sans hypocrisie » l’histoire d’une femme qui demeura dans un calme étonnant, alors que son avion traversait de terribles turbulences ? Une hôtesse lui demanda : « n’avez-vous pas peur, Madame ? » Comment le pourrais-je répondit-elle, car mon mari est le pilote de cet avion et il possède toutes les qualifications nécessaires, pour nous faire parvenir sains et saufs à destination. En tant que chrétiens, nous devrions nous comporter comme cette femme et faire confiance à Jésus, lorsque nous sommes ballottés par les tempêtes de la vie, car le Seigneur n’est-il pas le pilote de notre âme, le chef et le consommateur de la foi ? Hébreux 12 : 1 – 3
Nous devons donc apprendre comment manier avec efficacité cet aspect de la foi (la confiance) qui plaît tant à Dieu. Hébreux 11
L’élément déclencheur de la confiance ?
Si la mort et la résurrection du Christ sont les éléments déclencheurs de la foi qui pardonne les péchés, réconcilie et sauve, l’élément déclencheur de la confiance repose sur la crédibilité de la personne en laquelle on se fie. C’est pourquoi, la Bible déclare : « Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme et qui prend la chair pour appui… Béni soit l’homme qui se confie en l’Eternel, et dont l’Eternel est l’espérance » Jérémie 17 : 5/8
Ainsi, la confiance repose sur une ferme conviction intérieure, placée en l’homme ou en Dieu. D’ailleurs, la racine grecque (pith), qui entre dans la composition des mots « foi » et « confiance », signifie littéralement : « être lié par une conviction intérieure (une persuasion). »
L’apôtre Paul, avant sa conversion, était un persécuteur convaincu. Il dira lui-même qu’il agissait par ignorance et dans l’incrédulité, mais qu’il était persuadé qu’en persécutant les chrétiens, il offrait un culte à Dieu. Mais, quand le Seigneur Jésus le stoppa sur le chemin de Damas, ses propres convictions pharisaïques s’écroulèrent comme un château de cartes. Non seulement sa foi s’attacha désormais à Jésus son Sauveur, mais il plaça désormais en lui toute sa confiance, au sein des difficultés. Actes 26 : 9/18 1 Timothée 1 : 13
L’évangéliste Moody a dit :
« Mettez votre confiance en vous-mêmes, et vous êtes condamnés à être déçus.
Mettez votre confiance en vos amis, ils mourront et vous laisseront seuls.
Mettez votre confiance en votre argent, et vous vous le ferez peut-être perdre.
Mettez votre confiance en votre réputation, et la calomnie l’aura vite flétrie.
Mais si vous mettez votre confiance en Dieu, vous ne le regretterez jamais, ni dans le temps présent, ni dans l’éternité. »
Si donc le moteur de la confiance est une solide conviction morale, comment les chrétiens peuvent-ils être persuadés que, malgré leurs épreuves, leurs souffrances, leurs déceptions et toutes leurs circonstances adverses, ils seront en mesure de faire confiance en Jésus-Christ, leur Seigneur ?
Ils le peuvent de deux façons :
a) En étant observateurs de la nature
b) Et en étudiant les Saintes Ecritures (Bible)
Considérons en effet l’univers si prodigieux que le Créateur nous permet de contempler chaque jour (l’infiniment grand comme l’infiniment petit) et nous serons convaincus que notre Dieu peut nous aider, quel que soit notre problème.
Considérons la merveilleuse loi de la semence et de la récolte, et nous serons convaincus que le Dieu qui se soucie de procurer la nourriture nécessaire à tous les êtres vivants, pourvoira de la même façon à tous nos besoins.
Considérons aussi la nature morale de Dieu révélée dans la Bible et nous serons convaincus de sa crédibilité. Est-il capable de nous mentir ou de nous tromper ? Non ! La Bible nous dit qu’il tient toujours ses promesses et agit toujours à son heure, ni trop tôt, ni trop tard. Elle nous montre aussi combien notre Père céleste est plein d’attention, de générosité, de miséricorde et d’amour envers toutes ses créatures et plus particulièrement envers l’homme fait à son image. Comment en étant imprégnés de sa nature morale, pourrions-nous laisser la peur et la crainte envahir nos cœurs ?
Considérons enfin sa capacité d’action, et nous serons convaincus qu’elle est illimitée, car seul Dieu possède le don d’ubiquité, c’est-à-dire la faculté d’être partout à la fois en même temps. Si Dieu possède une telle capacité d’action illimitée, alors non seulement, il est au courant de tout ce que nous vivons, mais il entend aussi tous nos cris de détresse et toutes nos prières ; Il se fera un plaisir de nous répondre à son heure et en son temps.
Ainsi, l’observation des œuvres de Dieu dans la nature et l’étude de son caractère moral produiront dans nos âmes une solide conviction que notre Père céleste agira toujours selon ce qu’Il est et ce qu’Il a dit dans Sa Parole « toutes choses travaillent au bien de ceux qui aiment Dieu… si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?… qui accusera les élus de Dieu ?… qui les condamnera ?… qui les séparera de l’amour du Christ ?… que peut nous faire un homme ? Romains 8 : 28/39
« A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen. » Ephésiens 3 : 20/21
La confiance en action
Nous arrivons maintenant au côté pratique de notre étude sur la confiance en Dieu. Comment dans les moments les plus sombres de notre vie chrétienne, où les épreuves de la vie s’accumulent, où nous devons faire face à certaines souffrances psychiques et physiques, ou encore à quelques chocs émotionnels, ou encore à un avenir incertain, pouvons-nous exercer notre confiance en notre Dieu et le voir agir dans notre vie ?
Il est intéressant de constater que ce soit David qui nous explique la méthodologie de la confiance, lui, qui au début de notre étude, voyageait en troisième classe. Voici ce qu’il a déclaré : « Recommande ton sort à l’Eternel, mets en lui ta confiance et il agira. » Psaume 37 : 5
Avez-vous remarqué que l’agir de Dieu dépend de deux conditions dont le croyant doit s’acquitter ?
a) Remettre son sort entre les mains du Seigneur
b) Et lui faire totalement confiance
L’expression « remettre son sort » (galal en hébreu) signifie littéralement : rouler le cours de sa vie, c’est-à-dire la voie dans laquelle on marche (ce que nous vivons présentement)
Et le mot « confiance » (bathach en hébreu) signifie littéralement : courir se réfugier en Dieu (avec l’idée de patience)
Il est possible de paraphraser le texte de David comme suit :
« Roule toute ta vie (déverse tes besoins, tes soucis, tes épreuves, tes souffrances et tes galères présentes…) sur Dieu et cours te réfugier en lui, attendant patiemment qu’il agisse pour toi »
– C’est ce que fit Abraham quand il reçut l’ordre de quitter sa ville et sa nation. Il roula toute sa vie sur Dieu et partit sans savoir où il allait, se réfugiant en lui et attendant patiemment qu’il le conduise en terre promise.
– Lorsque Dieu lui promit une descendance avec sa femme, le grand Patriarche agit de la même manière. Malgré sa vieillesse et l’impossibilité de Sara d’engendrer des enfants, il roula toutes ses difficultés présentes sur son Dieu et attendit patiemment que Dieu accomplisse sa promesse et produise le miracle promis. «… espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu’il devint père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit : Telle sera ta postérité…il ne douta point par incrédulité (par défiance) au sujet de la promesse de Dieu ; mais il fut fortifié par la foi donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu’il promet il peut l’accomplir » Romains 4 : 16/21
– Et quand Dieu lui demanda de sacrifier ce fils unique né du miracle, il agit encore de la même manière. Il roula sur son Seigneur toutes ses incompréhensions, puis se réfugia en lui et attendit patiemment que Dieu pourvût lui-même à l’agneau pour l’holocauste. Genèse 22 : 1/18
Il n’est pas étonnant qu’Abraham soit appelé le père des croyants
Mais ce qui est le plus remarquable, c’est la manière dont Jésus lui-même mit en pratique ce que David nous enseigne. En effet, dans l’un des psaumes messianiques, David utilise le verbe « rouler », quand il fait référence aux moments qui précédèrent la crucifixion du Sauveur.
Dans cette période la plus sombre de sa vie, Jésus recommanda son sort entre les mains de son Père. Il roula ou déversa sur lui la perspective des moments douloureux de la Croix, et sa confiance en son Père reçut une pleine récompense. Non seulement il fut capable d’offrir à Dieu le seul sacrifice acceptable devant la justice divine, mais il s’en remit à son Père pour sortir vainqueur de la mort et pour réintégrer sa gloire éternelle. Psaume 22 : 1/19
Epilogue
Ainsi, la confiance que Jésus réclame de tous les chrétiens va t’elle beaucoup plus loin qu’une simple adhésion mentale aux promesses divines. La confiance est en fait une force psychique qui permet aux chrétiens de bien vivre leur présent, malgré les difficultés, les galères ou les revers de la vie.
Comment fonctionne cette force psychique ?
En psychologie, on enseigne que lorsqu’un évènement douloureux survient dans notre vie, il déclenche en tout premier une réaction émotionnelle de peur et de crainte. Et cette réaction engendre à son tour un dialogue intérieur négatif de la situation « Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ? Que vais-je devenir ? Cette situation est mauvaise pour ma vie...»
Si donc nous apprenons au plus tôt à placer entre l’évènement inattendu et nos réactions émotionnels défaitistes, une ferme confiance en notre Seigneur, nous ne permettrons pas à la peur, ni à la crainte de paralyser notre foi.
A (évènements) B (réaction émotionnelle)
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C (confiance)
Même si les difficultés persistent encore un certains temps, elles ne nous empêcheront pas de bien vivre notre présent, car notre confiance en la crédibilité de notre Dieu, fermera la porte de notre cœur à la peur et à la crainte, mais elle permettra à notre Dieu d’agir en notre faveur.
Que le Saint-Esprit vous bénisse tous.
Pasteur Joël Loubiat
Bibliographie
– La Sainte Bible avec les commentaires de John MacArthur
– Les dictionnaires grecs de A. Bailly et de V. Magnien-M. Lacroix
– Le dictionnaire hébreu de Sander et Trenel
– La foi sans hypocrisie de Judson Cornwall
– L’encyclopédie des difficultés bibliques de A. Kuen
– Entourer les faibles de Samuel Pfeifer